mercredi 28 mars 2018

III. BALI 2018



BALI pour un mois du 1er mars au 28 mars 2018

Taxi depuis l’aéroport jusqu’à Ubud, 350.000 roupies soit 22€. Nous n’avons pas trouvé de bus public. 
C’est la cinquième fois que nous venons à Bali. Cette fois, nous avons décidé de passer tout le mois de mars à Bali car nous voulons vivre avec les balinais, leur façon particulière de fêter le passage d’une année à l’autre, le Nouvel An balinais ou Nyepi qui commence avec le Jour du Silence. En cette année 2018, le Jour du Silence aura lieu le 17 mars. Le jour avant, on verra défiler les Ogoh-Ogoh, des monstres qui vont être détruits en fin de cérémonie.


UBUD  CRÉMATION ROYALE
D’abord, nous avons la chance d’avoir une crémation royale le lendemain de notre arrivée. C’est la troisième femme du roi, morte à 92 ans qui va avoir l’honneur d’une crémation spectaculaire. Son corps a été embaumé pendant la préparation de la tour dans laquelle son corps sera transporté sur le lieu de crémation. Il a fallu aussi construire son sarcophage, une vache noire dans laquelle son corps sera brûlé.
La tour pour une femme de la famille royale doit avoir 9 étages, 27m de haut. 
Nous n’étions pas encore arrivés quand ils ont monté la tour sur le piédestal. C’est notre amie Chris, balinaise d’adoption qui a pris cette photo pour nous.
Une crémation n’est pas une cérémonie triste comme le sont nos enterrements. Par la crémation, les balinais accomplissent leur devoir le plus sacré, celui de brûler un corps pour libérer son âme pour qu’elle puisse atteindre les mondes supérieurs et être libre pour une réincarnation. Les corps n’ont pas grande « valeur », c’est l’âme du défunt qui est importante. Elle erre en ce bas monde tant que le corps n’est pas brûlé. Les corps ne sont que des enveloppes.
Une crémation royale coûte des milliers de dollars. C’est pourquoi les gens de castes inférieures se regroupent pour une crémation collective. Les morts sont alors enterrés pendant les mois ou années d’attente. Ils seront déterrés et leurs os nettoyés par les hommes, sans cérémonie.
Pour une femme noble, le sarcophage est une vache. Pour un homme de la noblesse , ce serait un taureau.
Des centaines de porteurs arrivent en renfort de tous les villages environnants. La tour pèse 11 tonnes, il faut plusieurs équipes le long du parcours depuis le Palace jusqu’au lieu d’incinération.
La petite-fille du roi a aussi ses porteurs.
Le cercueil est descendu de la tour de 9 étages pour être placé dans la vache-sarcophage.
Par le feu, l’âme du défunt est libérée.

Avant et après la crémation, dans la cour d’entrée du Palace, des divertissements sont été présentés pour occuper les hôtes de la famille royale. Le public a eu aussi le droit d’entrer d’où ces photos de Claude. On ne s’attendait pas à voir un spectacle de cette qualité gratuitement.
Le gamelan de la famille royale
Troupe de danseurs
Danseurs superbement habillés avec un maquillage qui demande des heures de travail.
Lui, c’est le narrateur.
Les gens écoutent attentivement une histoire incompréhensible pour nous.
Belle danseuse. Toujours des vêtements somptueux.              Cliquer ➽   Vidéo 
Cliquer      Vidéo Danseur travesti
Ce danseur masqué animait l’accueil dans la cour. 
Pour ce spectacle, j’étais assise à côté d’un noble qui m’expliquait qu’il avait quatre enfants: l’une dentiste, une autre médecin, un garçon avocat et un autre businessman. C’est l’élite balinaise.
Les jours après la crémation, d’autres cérémonies réunissent de nouveau la famille élargie. Des offrandes sont amenées au Palace. Ces pyramides de pâte de riz ont été confectionnées par des femmes de haute caste.
On a même vu une vache blanche. Personne ne parlait suffisamment bien l’anglais pour nous expliquer sa présence. Tout ce qu’on sait, c’est qu’elle est vénérée dans l’hindouisme. 
Les balinais sont hindouistes. Les rites sont extrêmement complexes. Mais même si l’on ne comprend pas grand chose, on se sent touchés par tant de spiritualité. On baigne avec eux dans cette ambiance mystérieuse.
Ils ont aussi des castes. Les brahmanes, des prêtres, sont le plus haut dans la hiérarchie, puis on a les nobles appelés Ksatrias, puis la classe militaire appelée Wesias et les Sudras qui constituent le 90% de la population. Par contre, ils n’ont pas d’intouchables.

TEMPLE FAMILIAL DE LA GUESTHOUSE
Un matin, la famille de notre guesthouse nous invite à une cérémonie à leur temple familial qui est à l’entrée de leur propriété. La cérémonie s’appelle Odalan. Elle a lieu tous les 210 jours.
Toutes les générations qui vivent dans cette propriété s’habillent de leurs plus beaux sarongs et les femmes mettent leurs belles blouses brodées. Les bungalows des touristes sont au bout de la propriété. Sur l’avant, on passe devant les maisons de plusieurs oncles, tantes et cousins. Les balinais ont l’habitude de vivre en communauté familiale.
Des paquets d’offrandes sont déposées au sol et sur les trois oratoires dont l’un est celui des ancêtres. Il est très important pour les balinais d’être en relation avec les esprits de leurs ancêtres qui veillent sur eux. Après la cérémonie, tous mangent des plats spécifiques préparés les jours précédents.  Cliquer ➽  Vidéo
Les femmes elles, ont la tâche de calmer les esprits mauvais et d’attirer l’attention des dieux. Elles passent dans toute la propriété avec leur coupelle d’eau bénite.
Cette cérémonie a duré plus d’une heure. Pendant que le prêtre psalmodie, petite photo souvenir avec Mrs Wayan, la propriétaire de la Guesthouse et Chris notre amie franco-balinaise qui loue un bungalow ici depuis des années. C’est d’ailleurs là qu’on a fait sa connaissance en 2009.
Pendant que l’une des tantes chante, les femmes ont aspergé chaque participant plusieurs fois avec de l’eau bénite. La petite-fille de la famille a aussi offert l’eau sacrée à tout le monde. Comme toujours à la fin des bénédictions, les fidèles se collent un peu de riz sur le front et le cou et ils en mangent un ou deux grains.

UBUD MONKEY FOREST, the Sacred Sanctuary 
C’est un petit parc de forêt tropicale bien agréable, loin du bruit et de la pollution du trafic qui perturbe beaucoup la tranquillité d’Ubud. 
C’est un paradis pour les macaques à longue queue et les plantes tropicales balinaises, certaines rares, d’autres appréciées dans les rituels des cérémonies. 
C’est une chance de pouvoir se promener dans cette forêt parmi 750 macaques en liberté. Il faut simplement un peu de discipline de la part des touristes. Des gardiens sont présents dès qu’il y a un peu d’excitation. Si l’on ne veut pas d’interaction avec ces singes, il ne faut pas avoir de fruits ou de bouteille d’eau visibles. Ils ne sont agressifs que si quelqu’un les excite comme ce jeune homme qui gardait en main une pelure de banane, la montrait et la cachait. 
Claude n’aime pas beaucoup ces singes. Il ne les trouve ni touchants, ni marrants contrairement à d’autres touristes qui prennent plaisir à les voir grimper sur eux pour s’emparer d’une banane. En réalité, les macaques sont trop nombreux et une étude de stérilisation est en cours.
Pour les balinais, les singes sont sacrés. Hanuman est le grand dieu-singe de couleur blanche dansant dans le Ramayana, l’histoire sacrée de l’hindouisme. On retrouve les singes dans plusieurs danses traditionnelles balinaises. 
A Monkey Forest, les sculptures sont très belles. C’est tellement humide que la mousse les recouvre. Ce sont des dieux ou des animaux mythologiques.
Le temple n’est plus ouvert aux touristes tout simplement parce que de nombreux visiteurs ne respectent pas les règles de base comme ne pas entrer dans un temple en shorts ou débardeurs.
Ces deux noires new-yorkaises très classe sont une attraction en elles-mêmes. Je leur ai demandé d’où elles étaient. Elles sont américaines d’origine lointaine nigériane.

OFFRANDES
Dans l’histoire du Mahabharata, la « bible » balinaise, Krishna dit que Dieu attend des offrandes de fleurs ou de feuilles faites avec dévotion et amour. C’est pourquoi les balinais passent des heures tous les jours à confectionner des offrandes aux dieux et aux démons. Ils font des offrandes aux forces bénéfiques et aux forces maléfiques pour qu’il y ait un équilibre.
Dans tous les marchés, des offrandes déjà terminées sont à vendre, ainsi que des fleurs.
Certaines femmes n’ont plus le temps de les élaborer elles-mêmes, mais elles prendront le temps de les offrir aux dieux dans les oratoires disséminés dans leur propriété.
Ces offrandes au sol sont des offrandes aux forces négatives, aux démons voraces. On ne va pas essayer de les anéantir, on va les amadouer en leur offrant ce qu’ils aiment.
Quand les ménagères ont terminé de préparer le repas, elles mettent aussi une petite offrande de nourriture aux dieux pour leur montrer leur reconnaissance.
Des paniers sont tissés dans de jeunes feuilles de cocotier et garnis de riz cuit ou non cuit, de noix de coco, de fleurs etc. et d’un bâton d’encens allumé. 
Offrande sur la moto
En hauteur, dans le temple familial de chaque maison et dans une dizaine d’oratoires disséminés dans les propriétés, les femmes font des offrandes aux dieux pour attirer leur attention. L’oratoire des ancêtres est toujours chargé de plusieurs offrandes car ils veillent sur la famille.
Le panier de g. est une offrande devant une maison. Dans le panier de dr. notre propriétaire a préparé les fleurs nécessaires pour 4 personnes pour la cérémonie de ce soir qui aura deux bénédictions. Toutes les fleurs viennent de la guesthouse sauf celles parfumées d’ylang-ylang et de cempaka qui s’achètent au marché à 0.07€ l’une.

RIZIÈRES 
En 1989, lors de notre première visite, Ubud était un grand village paisible. Elle est devenue très bruyante, encombrée de véhicules et de touristes. Elle est victime de l’attirance suscitée par le mode de vie balinais.
Rizières près d’Ubud vues lors de nos balades à pied 
Le travail dans les rizières est pénible et risque d'être délaissé pour un travail avec les touristes moins difficile et plus rentable.
Il faut le plus possible s’éloigner du centre, autant pour dormir que pour se balader. Une location de vélo à 2-3€ par jour, de moto à 4€ ou de voiture à 10€ par jour est l’idéal. Voir nos commentaires sur les locations en fin de page.
Les rizières de Campuhan à l’ouest, sont de plus en plus envahies d’hôtels de styles divers: boîtes à souliers, pagodes javanaises, huttes traditionnelles, dômes new âge en chaume.
Ces dômes originaux sont à louer dans airbnb à 80€ la nuit, l’emplacement est superbe mais le confort très rustique pour le prix. Des belges, Akasha Hostel, en seraient les propriétaires.
Ces dômes sont construits en alang alang, une herbacée qui pousse facilement partout, que l’on sèche pour être posée ensuite en couche épaisse.
Depuis toujours, les greniers à riz traditionnels, les pagodes et les merus des temples sont en alang alang.

Grande maison privée dans un village avec son temple familial et ses toits en alang-alang. C’est cette architecture typiquement balinaise que l’on aime beaucoup. On la retrouve partout, dans tous les villages et villes de Bali. Toutes les propriétés des gens un peu aisés sont composées de plusieurs maisons appartenant aux frères, oncles, neveux avec toujours le temple familial à l’entrée.


    UBUD         Belle porte de maison privée, celle d’un membre de la famille royale.
                                                         L'une des portes du Royal Palace
Pura Saraswati, ce temple s’appelle aussi Water Palace. Il est dans un cadre spectaculaire: des bassins de lotus, des arbres courbés autour de son porche. On peut y assister à des spectacles de danse.
                                          Ici, des arrangements élégants devant des boutiques
                                         Chargement spécial de poulets et de cochon

                                               Pak Ketut, Chris et nous deux, en balinais
La fin de l’année balinaise approche. Les propriétaires de notre Guesthouse nous habillent pour que nous allions avec eux et des centaines de fidèles à une cérémonie de purification. 
On a un peu l’impression d’être « déguisés » en balinais, mais on comprend vite que sans ces vêtements, nous ne pouvons pas entrer dans les temples au moment des cérémonies. Et quand nous marchions dans la rue ainsi habillés, les balinais nous faisaient de grands sourires en disant « Beautiful «. Pour eux, s’habiller ainsi est un signe de respect de leurs traditions et ils nous trouvent beaux. C’était bien la première fois que Claude marchait en sarong, sorte de jupe. Il me disait que ses jambes manquaient d’espace pour faire ses grands pas habituels. Il n’était pas du tout à l’aise.
Dans la fumée de l’encens, les femmes se préparent chargées de leurs offrandes.
                                  Ce monsieur et son fiston sont de la famille de Mr Ketut.
Tout le quartier autour de notre guesthouse accompagne le Barong et Rangda. Le Barong représente le bien et Rangda représente le mal. Ils doivent être purifiés en cette fin d’année avec des eaux sacrées.
En une longue procession, nous descendons à un temple important avec le Barong du temple qui est en face de notre guesthouse. 
Le Barong est porté par deux hommes, un pour la tête et l’autre pour l’arrière.
Ici, dans le temple principal, trois Barong de trois quartiers différents d’Ubud.
Ce Barong a une tête de sanglier. D’autres sont des lions ou des tigres.
Tous les fidèles attendent la cérémonie de purification.     Cliquer ➽  Vidéo

Le lendemain, au carrefour du Palace, nous suivons une autre cérémonie de purification pour la fin de l’année balinaise. Claude ayant le double sarong, la ceinture et le couvre-chef balinais peut s’approcher pour les photos. 
Un prêtre brahmane prie.
La Danse des Masques est présentée au public.
Chaque masque joue une scène que tous reconnaissent.
Pour apaiser les mauvais esprits, des combats de coqs permettent d’offrir le sang frais du perdant, et nous avons vu aussi un cochon de lait sacrifié et son sang mélangé à du riz. Remarquez les ergots équipés de longues lames. 
Ces combats de coq font partie du rituel religieux. Les paris sont interdits. Chaque combat dépasse rarement une minute.
Plateau d’offrandes avec une tête de porc
Pendant que des femmes dansent, un prêtre continue ses aspersions d’eau sacrée.
Puis c’est la prière finale et la bénédiction de tous les fidèles par plusieurs prêtres. Il faut tenir une fleur entre ses doigts puis tendre les mains pour recevoir l’eau bénite.


BESAKIH-MT AGUNG-MT BATUR
Avec notre voiture de location, nous arrivons au pied du Mount Agung, un volcan calme ces jours mais il crachait des cendres et de la fumée il y a 4 mois. Toute la région avait dû être évacuée.
Le Temple de Besakih est celui que tous les balinais visitent. C’est le temple-mère. Il est très beau, mais on l’a déjà visité deux fois et n’y retournons pas. 
L’accès pour les touristes est devenu contraignant. Il faut d’abord laisser son véhicule dans un parking, puis payer l’accès au village et temple de 60.000 roupies soit 4.20€, marcher 15 minutes jusqu’au temple, obligation de prendre un guide. Sarong indispensable.
Puis très jolie petite route jusqu’au Lac et Mount Batur. On décide de faire le tour de la montagne par une petite route au pied du mont. On passe dans de grandes étendues de lave noire. C’est sauvage mais les routes sont en mauvais état surtout quand on redescend sur Kintamani. Il y a quelques années on avait grimpé sans guide jusqu’au cratère, malgré les démarcheurs qui disent qu’on pourrait se perdre, ce qui est impossible car le chemin est bien tracé.
Le Mt Batur, son cratère et son lac

BEDUGUL, LAC BRATAN
Un autre jour, on va vers Bedugul et le Lac Bratan. Quand on veut entrer au beau temple au bord de l’eau, on ne peut plus faire une simple donation comme dans le bon vieux temps. Après avoir payé le parking, il faut payer 50.000 roupies soit 3€ l’entrée au temple. Bedugul est une ville où les musulmans dominent avec leurs mosquées surmontées de hauts-parleurs.
De Bedugul, direction les rizières de Jatiluwih, recommandées dans les guides... mais pas par nous. Ces rizières ne sont pas plus belles que celles aux alentours de Sidemen-Selat ou de Pupuan et il faut payer pour les regarder, 40.000 roupies soit 2.50€ p.p. pour un tronçon de 3 km de vues. Passer sur ce tronçon sans s’arrêter ne coûtait rien. Ils sont plusieurs gardiens pour que personne ne passe entre les gouttes. Leur riz est d’une variété native protégée par l’Unesco, une raison pour faire payer la vue?

Quand on est en voiture, on peut avoir la chance de rencontrer des dames portant des offrandes vers leur temple.


GOA LAWAH
Un autre matin, direction Goa Lawah, un temple au bord de la mer, le long de la côte sud de Bali. Après les crémations, il faut venir ici amener les cendres du défunt.
Ce matin, ici en bord de mer, la famille du défunt jette les cendres à la mer ainsi que deux canards vivants que des enfants bons nageurs vont ramener sur le sable et garder pour eux.
Puis, ils font trois fois le tour d’un oratoire. Nous ne comprenons pas la signification du lien blanc entre les deux porteurs et le régime de bananes sur la tête.
Ensuite, toute la famille rejoint le temple des chauves-souris pour prier.
A la fin de la bénédiction, on colle des grains de riz sur son front et l’on en mange un ou deux grains, photo de g. On reçoit l’eau bénite: toujours mettre la main droite sur la main gauche.
Lawah signifie chauve-souris. Les voici dans la caverne au-dessus du temple.

DURIAN
Partout dans Bali, c’est la récolte des durians. MJo en consomme sans retenue.
Ce fruit a une chair crémeuse très parfumée et vraiment excellente. Le prix d’un durian pour les balinais est de 25.000 roupies soit 1.50€, mais pour nous, les marchandes commencent à 80.000 roupies soit 5€. Il faut marchander dur pour les faire baisser et il y a de fortes chances pour qu’on nous refile un durian immangeable! En Thaïlande, en Chine ou à Singapour, ce fruit est beaucoup plus cher qu’à Bali et ils le savent. Le mieux est de demander à la guesthouse d’aller l’acheter pour nous.

ODALAN ou cérémonie d’anniversaire d’un temple
Tous les 7 mois, exactement tous les 210 jours, chaque temple de Bali fête l’anniversaire de sa naissance, c’est l’Odalan. Comme il y a des milliers de temples dans Bali, les touristes ont bien des chances d’observer un Odalan lors de leur passage à Bali. 
Nous voici de nouveau en balinais pour descendre à la cérémonie.
Ces jours, c’est un temple important, celui de Campuhan au sud d’Ubud, qui est à l’honneur car il va recevoir les dieux Barong et les Rangda des temples alentour. ↑ Voici 6 Barong de différents temples. Ce temple principal va les héberger pendant 4 jours de prières, d’offrandes, de danses pour leur purification.
Barong, personnification du bien, entouré des Rangda, effigies du mal. Le Barong est une entité qui a de grands pouvoirs magiques. Il garde le village et le protège des mauvaises influences. Il a une apparence de lion, de tigre ou de sanglier. Son opposé est Rangda, qui personnifie le mal avec sa langue acérée. Tous les temples abritent le Barong et Rangda, le bien et le mal, dans deux tabernacles différents.

Des milliers d’habitants vont venir au temple en procession. Le plus spectaculaire, c’est de voir arriver les Barong et de les voir repartir.
Le quatrième jour, nous sommes là pour les voir ressortir du temple-mère et rejoindre leurs temples respectifs.
Le Barong retourne dans son temple accompagné par tous les fidèles de ce temple-là et les porteuses d’offrandes ↓

Trois Rangda er des porteuses d’offrandes
D’autres Rangda, effigies du mal avec leurs langues acérées et leurs crocs
La nuit avant le retour des dieux dans leurs temples, une danse sacrée va avoir lieu. Nous n’y allons pas car elle dure des heures jusqu’au petit matin. Barong et Rangda s’affrontent, des hommes entrent en transe, c’est paraît-il spectaculaire. 

PEJENG
Temple du village de Pejeng: en dehors des cérémonies, les temples sont vides. Les temples ne sont pas des lieux de culte comme nos églises. Quand une cérémonie est annoncée, ils « appellent » les dieux qui vivent sur le Mt Agung, le Barong représentant les forces du bien et Rangda, représentant les forces du mal. Dans l’hindouisme balinais, le bien ne va pas « tuer » le mal, ils vont tout faire pour qu’il y ait un équilibre entre ces deux forces.
Au temple de Pejeng, c’est le kulkul, un tronc évidé que l’on frappe pour renseigner la population d’un quartier. Le kulkul rythme la vie des balinais. Suivant la « phrase » jouée par le kulkul, ils sauront qu’ils doivent se préparer pour une cérémonie, si le Barong va sortir ou entrer dans le temple, si l’un des leurs est mort etc.
Rizières dans la région de Sidemen-Selat: Selat est au N. de Sidemen  Ici, pas de péage, on est libres de s’arrêter où l’on veut.
Très belles rizières bientôt prêtes pour la moisson alors que d’autres viennent d’être repiquées.
Comparées aux rizières du Yunnan en Chine, celles de Bali ne sont pas impressionnantes, mais elles valent la balade. 
BATUKARU
Temple de Batukaru  Entrée: 20.000 roupies soit 1.30€ p.p.
Très longue mais très jolie route depuis Tabanan vers le nord, Pura Luhur Batukaru. 
Ce temple est au pied du Mount Batukaru qui culmine à 2276m d’altitude. C’est surtout pour sa situation exceptionnelle qu’il vaut le déplacement. Il est dans une magnifique forêt tropicale humide et au bord d’un lagon sacré. 
Ses sculptures sont recouvertes de mousses. Ici, un oratoire perdu dans la forêt. Les oiseaux chantent. Nous étions tout seuls ce matin, mais nous avons vu arriver un cortège de voitures pour une cérémonie.

Gunung Kawi Sebatu ↑ Entrée 15.000 roupies soit 0.90€, sarong obligatoire comme toujours.
Très joli temple où les natifs viennent faire leurs ablutions ou leur lessive.
Ne pas confondre avec Gunung Kawi à Tempaksiring, un temple avec des candis ou oratoires du 11ème s., en forme de niches. Ce site est en bas d’une volée de 300 escaliers. Nous n’y sommes pas descendus.

Dans la région de Pejeng, à l’est d’Ubud, il est possible de descendre dans les nombreux ravins pour y trouver de petits oratoires, des candis qui sont des sculptures très anciennes dans les falaises et le calme agrémenté du clapotis de l’eau de la rivière.
Aigles garudas hand made: Toute la région au nord d’Ubud est spécialisée dans l’artisanat. Les ateliers et les boutiques se succèdent vers Petulu, Tegallalang, Pakudui, Sebatu, Tempaksiring. On peut y voir aussi de belles rizières.
Avant de partir, on a voulu revoir danser Mrs Anak Agung Raka, Pak Gender. C’est une excellente danseuse qu’on avait vue en 2007 et en 2009. Elle habite à Ubud et l’on s’est permis d’aller lui demander où elle dansait en 2018. En fait, elle se présente 5 soirs par semaine à Ubud. Claude a pris cette photo en 2007. Mrs Raka dansait la Taruna Jaya Dance.

Elle dansait au Ubud Palace ce lundi soir 26 mars 2018. Coût: 100.000 roupies soit 6.20€. 
En début de spectacle, Baris ou Warrior Dance, la danse du guerrier  
Baris est une danse traditionnelle qui dépeint le courage et les vertus d’un guerrier qui va partir en guerre pour défendre son roi.
Malheureusement pour nous, Mrs Raka a dansé ce soir-là la Legong Kraton Dance, alors que nous aurions aimé la revoir dans la Taruna Jaya Dance.
                                                                                 Mrs Raka

Très long vol de retour vers Las Vegas pour retrouver notre camping-car, 19h de vol et 8h d’escales dont la pire a été Shanghai avec 3h de queues diverses pour obtenir le visa de transit, sortir du terminal d’arrivée puis entrer dans le terminal du départ. On était des centaines pour une poignée d’employés. Une escale en Chine n’est pas vraiment recommandée...

EN RÉSUMÉ :
Le BALI de 2018 est aussi intéressant que le Bali qu’on avait découvert en 1989. Bali a vraiment une culture particulière liée à la pratique de l’hindouisme. Les balinais passent des heures de leur vie à se consacrer à des cérémonies en fabriquant des offrandes et en suivant des rites complexes. La religion n’est pas une affaire pour les anciens; les tout-petits et les ados participent et suivent avec sérieux leurs aînés. Les patrons donnent congé à leur personnel pour qu’il puisse participer aux cérémonies de leur communauté. Les vacances en jours groupés comme chez nous sont inconnues.
Par contre, le Bali touristique de 2018 avec ses infrastructures hôtelières envahissantes, la pollution sonore de milliers de motos, le trafic infernal dans les rues et ruelles, ce Bali-là ne nous plaît plus. Ubud était un havre tranquille en 1989, elle est maintenant congestionnée et des hôtels poussent dans les rizières. 
Pour voir un Bali plus tranquille, il faut s’éloigner des sites touristiques, prendre des petites routes sinueuses et étroites. Les petits villages sont toujours très jolis avec leurs temples et leurs maisons à l’architecture si particulière et partout, on est accueillis gentiment.
GÉNÉRALITÉS 

VISA: pas besoin de visa pour entrer à Bali, Indonésie, si l’on reste moins de 30 jours. Entrée gratuite. Pas besoin de montrer un billet d’avion de sortie du pays.

CHANGE: 1€ vaut 16.675 IDR, roupies indonésiennes, ou 10.000 roupies valent 0.62€.

CARTES ROUTIÈRES: télécharger maps.me sur le téléphone ou l’iPad. Il est excellent et il fonctionne sans Internet. 

UBUD, HOTEL: Depuis des années, nous logeons à Pondok Bambu Home Stay, une guesthouse tenue par une famille dont les bungalows sont entourés de plantes tropicales et d’orchidées. Coût d’un bungalow: 250.000 roupies soit 15€, excellent petit déjeuner compris. Les chants des coqs et ceux des geckos agrémentent nos nuits. Réservation sur booking.com. L’avantage pour nous, c’est de pouvoir participer aux cérémonies qui touchent la famille. Ils nous expliquaient leurs rituels et nous ont prêté les sarongs et coiffe indispensables.
                                               Petits déjeuners variés à Pondok Bambu

RESTAURANTS: Umah Pizza, (à trouver avec maps.me.) Bonnes pizzas à 35.000-40.000 Rp. soit 2.20€-2.50€, spaghettis carbonara excellents. Melting Wok, (voir situation sur maps.me,) un restaurant qui attire surtout les étrangers car il est un peu plus cher, environ 50.000 Rp. soit 3€ p.p. Excellente sauce curry/lait de coco. Warung Sandat, (demander  maps.me où c’est): mini resto avec bonne cuisine pas chère, env. 2.50€ le plat, bon poulet à l’estragon. Monsieur vend le pain qu’il fait lui-même; nous étions de bons clients chez eux bien que, comme beaucoup d’endroits dans Ubud, le bruit du trafic soit dérangeant. Manga Madu, (demander situation maps.me,) assez bon resto et prix corrects 2-3€.

UBUD, ANGELO STORE: demander la situation à maps.me. Très bonne boutique de produits made in Bali: toute la gamme de crèmes corporelles, huiles pour le corps, huiles essentielles etc. J’ai acheté les produits au Cempaka, une fleur de la famille des magnolias, au délicieux parfum, fleur que les balinais emploient très souvent lors des bénédictions dans les temples et pour les offrandes.

LOCATIONS DE VEHICULES: Un loueur nous a été recommandé pour son sérieux par plusieurs français, c’est Ketut Punia. Il a un bureau dans 52, Hanuman Street, Ubud, avec une publicité Visa Extension sur sa vitrine. Email: ketut_punia@yahoo.com  Téléphone: 081 2361 8810  Son tarif est de 150.000 roupies soit 9.30€ par jour pour une petite voiture. De toute manière, il faut une petite voiture car les routes balinaises sont très étroites et très chargées. Les bas-côtés sont le plus souvent déchiquetés. La conduite est assez fatigante vu l’encombrement continuel en motos, camionnettes, véhicules parqués sur la route etc. Peu de règles de conduite, c’est à qui passera le premier et comme en Inde, ils ne font pas attention en s’élançant sur la route. Les bifurcations sont innombrables: il faut rouler le nez sur maps.me.
L’idéal serait de rouler à moto, mais nous ne savons pas conduire ce genre d’engin. Nous avons essayé le vélo électrique et MJo s’est fait mal en tombant. Un vélo à pédales pourrait convenir aux sportifs, mais il faut savoir qu’il n’y a pas un kilomètre à plat dans Bali. On ne fait que monter et descendre.

MARCHANDAGE: Comme souvent en Asie, il faut marchander les prix. A Bali, les vendeurs donnent un premier prix de dix fois supérieur au prix normal. Les touristes se contentent souvent de diviser le prix donné par deux. J’en ai fait l’expérience avec des pantalons et des durians. Un pantalon qui pourrait se vendre à 2.50€ démarre à 20€ chez certains vendeurs. Ils savent que nous comparons au prix payé chez nous qui n’a rien à voir avec le prix balinais. Le mieux est de demander les prix des achats qu’on a l’intention de faire à la guesthouse ou aux employés des hôtels.




Pour nous contacter, utilisez plutôt cette adresse email: lesrabenvadrouille@gmail.com